Diriger autrement...

D'abord, décrypter la profondeur et l'étendue du changement de civilisation en cours...

Des contrastes saisissants

Cessons de nous leurrer. La crise dont tout le monde parle cache la saturation des systèmes construits autour d’une logique de l’âge industriel aujourd’hui dépassée. 

 

Les preuves en sont éclatantes : la technologie numérique révolutionne le temps, les distances et les modes de production ; la biologie bouleverse l'humain ; l'illibéralisme et le populisme déstabilisent la démocratie ;  la démographie décline au Nord, amorce sa stabilisation en Orient, progresse au Sud et engendre des flux migratoires préoccupants ; l'inquiétude écologique s'étend partout, les modèles culturels et religieux sont sous tension comme jamais, peut-être, depuis Luther…

 

Mais, la manifestation la plus apparente de toutes ces évolutions est que, de la Renaissance jusqu'au milieu du dernier quart du XXe siècle, un milliard d'Occidentaux ont dominé le monde sans partage, et que désormais trois milliards de non Occidentaux s'invitent à la table du développement.

 

Ce n'est donc pas une crise. C'est un nouveau monde.

Et son accélération est démesurée.


Ensuite, changer sa vision du monde pour mieux accepter l'incertitude et vivre la complexité

Les entreprises sont devenues des chantiers permanents. Comme dans le règne animal, elles subissent la loi de l'évolution. 

 

Qu'on le nomme VUCA(*), ère numérique ou société de la connaissance, leur environnement a cessé d’être linéaire et prévisible. Il est en rupture.

 

Dans la nouvelle société de l’information, chacun peut et doit désormais être un acteur majeur de la transformation. Le futur dépend de notre capacité à mieux comprendre ce qui est en train de se passer, à s’informer en profondeur et à concevoir autrement sa propre vie en acceptant de sortir des sentiers battus. 

 

Dans ce contexte, réinventer l’entreprise en permettant à chacun de se réinventer, c’est le grand challenge des dirigeants de demain. Ils ont compris que la principale ressource de l’homme, c’est son génie, sa capacité à créer de l’altérité, du différent, du nouveau, cette capacité que l’ordinateur ou l'IA ne peuvent concurrencer. C’est pourquoi l’instrumentalisation de l’homme comme un rouage mécanique est aujourd’hui obsolète.

 

Dans le management du IIIème millénaire, il nous faut désormais développer une pensée de la complexité (et non analytique et réductionniste) qui respecte l’homme dans la triple dimension de sa conscience : spirituelle, affective et intellectuelle.

 

Pour y parvenir, le dirigeant d’entreprise doit faire appel à des compétences, des réflexes, qui sortent de son champ d’attribution traditionnel. Et s'approprier de nouvelles logiques, c’est-à-dire accepter de changer ses systèmes de représentation. Bref, de se construire une nouvelle vision du monde.

 

(*) VUCA :

  • Volatile,
  • Incertain (Uncertainty),
  • Complexe
  • Ambigu.